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 Crée le 30/07/01

Lutte contre la varroase:

Contrôle de l'efficacité des médicaments ayant une A.M.M.

DOCUMENTS

SOMMAIRE

 

Responsable scientifique

JP. FAUCON

Personne de l'Unité Abeilles impliqués

dans le projet

P. DRAJNUDEL,

C. AURIERES

Durée du projet

1 AN (2000-2001)

Remarques: article diffusée avec l'autorisation de M. Faucon le 02/10/2001

 

A. INTRODUCTION :

 **Depuis 1981, le parasite Varroa jacobsoni est présent au sein du cheptel apicole français et les apiculteurs doivent maintenir les seuils d'infestation à un niveau bas, compatible avec la survie de leurs colonies. Pour cela la lutte chimique est utilisée préférentiellement. Actuellement seulement 2 médicaments possèdent une AMM : l'apistan TM (molécule active: fluvalinate) et l'Apivar TM (molécule active: amitraze).

** Ces 2 médicaments ne présentent plus sur le terrain une efficacité suffisante permettant une exploitation optimale des colonies durant toute l'année apicole:

- pour l'Apistan TM, des résistances ont été démontrées aussi bien à l'étranger qu'en France depuis 1995 (Faucon 1995, Milani 1999).

-pour l'Apivar TM des baisses d'efficacité, quelques fois importantes, ont été obsérvées depuis 1999, dans plusieurs départements.

Le projet engagé avait pour objectif d'évaluer l'efficacité réelle de ces 2 médicaments.

 

Pour répondre à cet objectif, deux types d'essais ont été réalisés :

- recherche de l'efficacité de ces médicaments par des essais de terrain, dans différents ruchers, afin de diversifier les conditions météorologiques sources de variations des résultats.

- mesure du temps létal pour ces composés selon la méthode élaborée au laboratoire et comparaison de ces temps à ceux des essais antérieurs (Faucon et al, 1995)

 

 **En fonction de l'ensemble des résultats, un plan de lutte pouvant intégrer, si besoin est, des préparations extemporanées ou d'autres médicaments sera proposé.

B. RECHERCHE DE L'EFFICACITES SUR LES COLONIES :

 *1) Essais de terrain

L'essai d'efficacité a été réalisé sur plusieurs ruchers répartis dans les départements suivant:

Aisne (02), Alpes-Maritimes (06), Charentes (16), Drôme (26), Finistère (29), Loire-Atlantique (44), Haut Rhin (68), Haute Sâone (70), Savoie (73), Var (83) et un rucher situé en Belgique.

L'essai effectué dans le département de l'Ariège n'a pas été poursuivi par l'expérimentateur.

L'essai effectué dans le département de la Loire n'a pas été exploité en raison du nombre insuffisant de parasites présents.

La conduite de l'essai s'est faite sous la responsabilité d'un Assistant Sanitaire ou d'un responsable apicole confirmé.

Chaque rucher comportait 15 colonies réparties en 3 lots :

- Lot 1 (témoin: 5 colonies non traitées)

- Lot 2 (témoin: 5 colonies traitées à l'Apistan TM)

- Lot 3 (témoin: 5 colonies traitées à l'Apivar TM)

 ** Les colonies étaient équipées de plateaux grillagés pour permettre le comptage des parasites. Ce comptage a été réalisé le plus fréquemment possible.

 ** Les traitements ont duré 10 semaines. En fin de traitement, pour contrôler l'efficacité de la spécialité testée, l'ensemble des ruches a été traité au Périzin TM (2 applications à 7 jours d'intervalle), puis à l'acide oxalique (une application à la concentration de 45g par litre de sirop 50/50).

 ** En fin d'expérimentation, le pourcentage d'efficacité de la spécialité testée a été calculé selon la méthode classiquement utilisée.

2) Mesure du temps létal : 

 ** La mesure du temps létal a été réalisée sur des parasites prélevés dans du couvain operculé sur le lot témoin de chaque rucher.

 ** La méthode "Varroase;: mise en évidence de la résistance du parasite aux acaricides par la méthode de détermination du temps létal moyen" (Faucon, 1996) a été appliquée, ce qui a permis d'évaluer la variation de ce temps létal par rapport aux valeurs de références établies au cours de la première étude.

C. RESULTATS

 ** Les résultats d'efficacité pour les médicaments Apistan TM et Apivar TM , testés sur 11 emplacements différents sont résumés dans le tableau 1.

 ** Pour l'Apistan TM la fourchette de variation d'efficacité est comprise entre plus de 40% et plus de 99%. L'efficacité est inférieure à 90% pour au moins une colonie, dans 9 ruchers sur 11 (82%). Par rapport au nombre de colonies, cette efficacité est inférieure à 90% pour 31 colonies sur 55 (56%). L'Apistan TM est encore efficace dans le Var, en Belgique et dans une moindre mesure dans les Alpes-Maritimes.

RUCHERS

TYPE de RUCHE

EFFICACITE MOYENNE (en %)

NOMBRE de VARROAS RESIDUELS

(après traitement Apivar)

Apistan

Apivar

Ruche1

R2

R3

R4

R5

Belgique

-

98,1 (96,6 - 99,6)

94,1 (86,8 - 99,4)

590

179

30

459

62

Aisne

Langstroth

91,2 (81,6 - 96,3)

96,7 (95,2 - 98,3)

48

0

145

50

41

Alpes-Maritimes

Dadant

95,7 (89,7 - 99,2)

97,8 (94,6 - 97,8)

4

5

7

45

18

Charentes

Dadant

79,2 (71,7 - 86,6)

95,7 (81,6 - 99,9)

8

8

7

18

349

Drôme

Dadant

49,2 (39,8 - 72,9)

99,3 (98,0 - 99,9)

2

3

32

10

33

Finistère

Dadant

85,7 (73,5 - 98,5)

99,5 (99,2 - 99,9)

44

12

4

11

9

Loir-Atlantique

Dadant

93,0 (88,5 - 99,3)

99,9 (99,8 - 100,0)

1

2

9

7

1

Haut-Rhin

Dadant

56,8 (37,7 - 65,7)

74,2 (31,9 - 96,3)

372

387

236

147

327

Haute-Sâone

Dadant

78,3 (68,5 - 90 )

91,8 (87,8 - 91,8)

97

387

125

334

402

Savoie

Dadant

70,8 (49,6 - 87,7)

99,2 (98,6 - 99,2)

1

10

0

49

7

Var

Langstroth

98,6 (97,2 - 99,8)

99,1 (98,4 - 99,6)

60

39

14

37

82

 ** Pour l'Apivar TM, la fourchette de variation est comprise entre 32% à 100%. L'efficacité est inférieure à 90% pour au moins une colonie dans 4 ruchers sur 11 (36%). Par rapport au nombre total de colonies cette efficacité est inférieure à 90% pour 8 colonies sur 55 (14,5%). L'efficacité est mauvaise dans un seul département: le Haut-Rhin. Bien que l'efficacité moyenne générale de l'Apivar TM soit correcte l'apparition rapide des seuils d'infestation élevés dénoncée par les apiculteurs, en dehors du champ de l'expérimentation, nous a conduit à considérer le nombre de parasite résiduels en fin de traitement à l'Apivar TM.

En effet, malgré une efficacité moyenne correcte, un nombre de varroas résiduel trop important est source de re-contamination et compromet le développement futur de la colonie. Si l'on exclut le département du Haut-Rhin où le problème est patent, le nombre de varroas résiduel varie de 125 à 590 pour les départements de l'Aisne, des Charentes, de la Haute-Saône et pour la Belgique, cela malgré des efficacités moyennes acceptables (91,8% à 96,6%) mais trompeuses quant à la sécurité des colonies au cours de l'année apicole suivante.

En ce qui concerne le temps létal moyen (tableau 2) :

- pour l'ApistanTM il reste élevé avec des valeurs voisines de celles trouvées sur des parasites résistants en 1995 (tableau 3)

- pour l'ApivarTM, en 5 ans, la variation est l'amplitude moindre que pour l'Apistan. Le test de comparaison des moyennes applicables aux petits échantillons montre cependant une différence significative.

RUCHERS

TEMPS LETAL MOYEN 2000

Apistan

Apivar

Belgique

51

87

Aisne

352

81

Alpes-Maritimes

85

68

Charentes

125

73

Drôme

96

44

Finistère

131

50

Loire-Atlantique

98

48

Haut-Rhin

382

40

Haute-Sâone

315

49

Savoie

228

66

Var

61

47
Tableau 2: Temps létal moyen (en minutes) recherchés avec APISTAN et APIVAR pour 11 emplacements en 2000.

D. CONCLUSION

 ** Les résultats d'efficacité des essais de terrain confirment que l'Apistan TM et par extension la matière active fluvalinate sous ses autres formes (Klartan TM, Mavrik TM) ne doit plus être utilisée en France. L'emploi de cette seule molécule conduit à un affaiblissement des colonies plus ou moins rapide et à l'apparition des désordres connus et graves, engendrés par une pression de parasites trop élevée. La mise en évidence de parasites morts lors de ces traitements n'est que le témoin de l'élimination de la population des varroas sensibles au fluvalinate. La population résistante continue son développement et son action délétère Pour les ruchers où l'efficacité est encore bonne, la vigilance doit être de mise car l'apparition de la résistance est aléatoire ("en peau de léopard"). Une sage mesure est d'"anticiper" avec un autre traitement afin d'éviter les problèmes à venir et difficilement contrôlables.

 ** Ces conclusions sont en accord avec les résultats de 1995 faisant déjà état de problèmes de résistance. Ils existent des mortalités hivernales de colonies où les traitements ont encore été réalisés au fluvalinate, malgré les nombreuses mises en garde déjà formulées.

En ce qui concerne l'Apivar TM, l'efficacité est globalement correcte.

 ** Le cas du Haut-Rhin où l'efficacité est très mauvaise, est surprenant mais les responsables apicoles de ce département avaient déjà sensibilisé les autorités compétentes à ce problème.

 ** Pour les autres départements, le nombre de varroas résiduels est dans certains cas trop élevé. Ce nombre doit être au maximum de 50 avant la rentrée en hivernage.

 ** La présence de parasites en nombre trop élevé dans une ou plusieurs colonies d'un rucher va contribuer à une ré-infestation générale, à l'apparition de symptôme de la parasitose et bien sûr à l'action délétère de Varroa jacobsoni.

 ** L'apiculteur ayant traité avec l'Apivar TM, médicament possédant une AMM, sensé lui garantir un bon résultat, doit donc être vigilant.

 

 ** Une étude plus approfondie de la variation des résultats d'efficacité de l'Apivar TM ne permet pas d'établir une corrélation avec le type de ruche, avec les températures externes, variables entre les sites au cours du traitement et conditionnant l'activité des abeilles, avec la position des lanières au sein de la grappe. En rapport avec ce dernier point, il est utile de préciser que les essais se sont déroulés dans le cadre d'une bonne pratique apicole: mise en place des lanières au milieu de la grappe mais sans vérification du déplacement de celle-ci au cours du temps. Cette vérification représente une intervention non réaliste au vu des manipulations supplémentaires engendrées. La faible variation du temps létal de l'ApivarTM en 5 ans ne semble pas plaider en faveur de l'installation d'une résistance. L'utilisation de la "méthode à froid ou par évaporation" donne encore satisfaction. Il y'a cependant un défaut d'efficacité du médicament, pouvant être attribué à une évaporation insuffisante de produit actif couplée à l'instabilité de l'amitraze sur l'abeille, ne permettant pas dans les conditions de la ruche une action létale rapide vis à vis du parasite.

 ** Compte tenu des médicaments réglementairement disponibles et de leur efficacité variable, la lutte contre la varroase doit s'articuler vers l'utilisation de l'Apivar TM avec un temps d'application de 10 semaines. Les lanières doivent être disposées au centre de la grappe. Une vérification du contact abeilles-lanières peut éventuellement être faite après 4 semaines. Pour éliminer les varroas restant en fin d'utilisation de l'Apivar TM, un traitement au Périzin TM (non commercialisé en France mais ayant une AMM) ou avec l'Asuntol TM (sur prescription extemporanée, dans les mêmes conditions d'utilisation et de dosage que le Perizin TM ) constitue un "plus" intéressant dans la lutte contre la varroase.

 

Responsable scientifique

JP. FAUCON

Personne de l'Unité Abeilles impliqués

dans le projet

P. DRAJNUDEL,

C. AURIERES

Durée du projet

1 AN (2000-2001)

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