1 - VARROA
DESTRUCTOR
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Varroa destructor est originaire
d'Asie Orientale où il vit en relation
équilibrée sur l'abeille asiatique
Apis cerana.
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En effet, chez cette abeille, il
n'infeste que le couvain de mâle et le
développement de sa population est
contrôlé.
Il est par contre très virulent
vis-à-vis de l'abeille domestique. Il est
arrivé en France en 1982 en passant par la
Sibérie.
2 - BIOLOGIE DU
VARROA
Lorsque du couvain est présent
dans la colonie, la durée de vie du varroa est de 3-4
mois environ. Par contre, en absence de couvain, la
durée de vie du varroa peut être beaucoup plus
longue.
Au cours de sa vie, le varroa passe
successivement par deux types de phases :
- La phase phorétique durant
laquelle il se déplace sur les abeilles adultes et
qui dure en moyenne une semaine.
- La phase de reproduction durant
laquelle il est à l'abri dans les cellules de
couvain et qui dure deux semaines. En présence de
couvain, seulement 1/3 des varroas sont à
l'extérieur du couvain, les autres, non
accessibles aux traitements, sont dans le couvain.
Globalement, en présence de
couvain, c'est à dire lorsqu'il peut se reproduire,
et lorsque les conditions sont bonnes, la population de
varroa augmente environ d'un facteur 1,8 par mois.
A partir d'une cinquantaine de varroas
survivant à l'hivernage, on peut évaluer
à 1500 la population obtenue le mois d'août
suivant.
Il est clair que plus une colonie sera
forte et produira de miel (conditions idéales de
développement du varroa) plus la colonie sera
infestée en fin de saison.
3 - EFFETS DU VARROA
SUR L'ABEILLE
** Le varroa, lorsqu'il est présent en nombre
important, a des effets désastreux sur l'abeille. Une
larve est infestée par plusieurs varroas, meurt
généralement ou mène à des
adultes mal formés (ailes atrophiées) inaptes
au travail dans la colonie.
** Lorsqu'une larve est infestée par un seul
varroa, les effets sont peu visibles, puisque les abeilles
ont une conformation en apparence normale mais ces individus
présentent une durée de vie courte, sont
inaptes à certaines tâches comme le nettoyage
et ont un système réduit de défense
contre les maladies.
** Ceci amène au développement de
toutes sortes de maladies secondaires dont la loque
américaine qui est transportée par le
varroa.
** Une colonie en plein développement, durant
la miellée, peut supporter un très grand
nombre de varroas car les individus inaptes sont rapidement
remplacés par des individus sains.
** En revanche après la miellée, le
couvain diminue considérablement alors que la
population de varroas continue de croître.
** En quelques semaines la situation sanitaire peut
être renversée puisqu'une part importante de la
population d'abeilles va se développer en
présence du parasite et mener à la formation
d'une population fragile qui sera peu capable de
résister au choc de l'hivernage.
Cette fragilité peut conduire
à la mort de la colonie durant l'hiver, même si
les varroas sont alors peu nombreux, ou à un
démarrage lent de la colonie au printemps et à
une faible production de miel.
** Il est donc très important de traiter les
colonies au plus tôt pour avoir une population
d'abeilles d'hiver saine.
** Traiter en octobre permettra de tuer les varroas
mais n'empêchera pas les effets négatifs
causés par le varroa.
** Il n'y a pas de valeur seuil au-delà de
laquelle la colonie va être affaiblie de
manière irréversible puisque tout
dépend de la quantité de couvain
présente.
**Toutefois, on peut dire qu'il faut éviter
d'avoir plus de 3000 varroas durant l'été et
essayer de réduire cette population aussi vite que
possible.
4 - DETECTION DE
L'INFESTATION PAR VARROA
La présence de varroas peut
être détectée par plusieurs
méthodes :
- La présence d'ouvrières
avec des ailes atrophiées est un symptôme
clair et facile à observer. Il est clair que
l'observation de plusieurs individus aux ailes
atrophiées, nécessite une intervention
prochaine.
- La présence de varroas sur les
ouvrières dépendra beaucoup de l'habitude
et de l'acuité visuelle de l'apiculteur, elle ne
donne pas d'informations sur le risque encouru par la
colonie.
- En désoperculant le couvain
d'ouvrière on peut évaluer la pression
exercée par le varroa. Il faut toujours avoir
moins de 1 varroa pour 10 cellules d'ouvrières.
Toutefois cette technique n'est pas facilement
praticable, prend du temps et nécessite une
certaine expérience.
- Une méthode qui semble assez
encourageante pour évaluer la population de
varroas est la mesure de la chute naturelle
(mortalité en absence de traitement).
** La chute naturelle*peut être suivie assez
facilement en utilisant un fond grillagé.
** La chute naturelle semble bien liée au
nombre total de varroas dans la colonie. Le facteur est
proche de 1 varroa par jour correspondant à 100
varroas totaux.
Article
diffusé sur APISITE site d'informations sur
l'Apiculture et les Abeilles:
http://apisite.online.fr
* Le fond grillagé présente
d'autres avantages : il peut être
manipulé sans déranger la colonie, il
permet une bonne aération en
été et durant le transport de la
ruche, il peut rester fermé à
volonté,
il assure une très bonne
hygiène de la colonie et permet de suivre
l'évolution de la colonie (force et
activité) sans avoir à ouvrir la
ruche.
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5 - QUALITES REQUISES
POUR UN TRAITEMENT
Tout traitement quel qu'il soit doit
avoir l'ensemble des qualités suivantes:
1. Efficace
: le traitement doit être
efficace au moins durant 15 jours pour couvrir la
période durant laquelle le varroa est à l'abri
dans le couvain.
2. Toléré par
l'abeille : il existe de nombreux
produits capables d'éliminer les varroas. Toutefois,
en raison de la proximité de l'abeille et du varroa
dans le monde animal, la plupart de ces produits sont aussi
nocifs pour l'abeille. L'objectif n'est pas de tuer tous les
varroas mais d'obtenir plus de bénéfices
(santé globale de la colonie) que
d'inconvénient pour la colonie (affaiblissement,
résidus …).
3. Fiable :
il est important que le dosage soit précis, que la
conservation soit bonne et que l'emploi soit aussi simple
que possible.
4. Sûr : il est très important que le produit ne
soit ni toxique pour l'utilisateur ni pour le consommateur
de miel. Cet aspect prend une part de plus en plus
importante dans notre société.
** Attention aux mauvaises idées. Je cite ici quelques
mauvais exemples : le benzène (extrêmement
cancérigène), le chlorfenvimphos (très
toxique pour les reines), la roténone (naturelle ne
veut pas dire sans danger, la roténone est
très difficile à doser et peut tuer des
colonies), les traitements répétés
(l'amitraze sur des supports divers ne permet pas le dosage,
l'amitraze est très instable et nécessite une
multitude d'interventions pour couvrir les 15 jours de
l'operculation), enfin, attention aux rumeurs (chaque
année des recettes " miracles " sont à la mode
elles sont en général peu ou pas
efficaces.
Article diffusé sur APISITE site
d'informations sur l'Apiculture et les Abeilles:
http://apisite.online.fr
VOIR la
SUITE dans le bulletin de l'AMOP
et sur ce site depuis février 2003, avec
"la description des
différents types de lutte "
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